La spiritualité au temps des réseaux sociaux

Retrouver une certaine discipline, pour renouer avec le vide en soi. Ce creux, qui permet de se reconnecter à son monde interne et ainsi de laisser affleurer ce qui ne demande qu’à émerger pour se révéler et s’exprimer. Ce temps de silence, qui précède tout acte de créativité doit pouvoir se faire en conscience, dans la sérénité de l’instant présent.

Mais de nos jours, on peut vite se laisser happer par la facilité que semblent représenter les réseaux sociaux et autres créateurs de contenus et vidéos : instantanés, apparemment illimités, mais finalement surtout limités et limitant. En effet de par leur nature très brève, tous les sujets aussi intéressants soient-ils, ne sont bien souvent abordés que superficiellement. De plus, les algorithmes associés à ces plateformes, vont vous proposer uniquement des sujets en lien avec ce qui semble vous intéresser, ce qui vous enferme alors dans un seul type de contenu et ne vous permet plus de découvrir de nouvelles choses.

Cette simplicité d’accès à du contenu attrayant peut alors devenir presqu’addictive et combler chaque instant inoccupé. Chaque moment apparemment vide peut alors être remplit. Plus de place pour la pensée, plus besoin d’écouter le silence de son âme ni ce que son cœur a à dire.

Anesthésie psychique et physique : le corps n’a plus besoin d’exister le temps de scroller.

Lors de ces moments si remplis, l’âme a-t-elle encore sa place ? Ou s’enfuit-elle au loin pour retrouver une bouffée d’oxygène ?

Le risque dans ces moments que je qualifierais paradoxalement de « passages à vide » car ils sont beaucoup trop pleins de rien, est qu’ils peuvent nous vider de notre énergie vitale. Ce qui peut alors nous enfermer dans un processus délétère : le négatif attire le négatif. Peu animés intérieurement, nous nous laissons aller à cette facilité attirante qui nous demande si peu d’effort, et nous nous laissons alors aspirer par ces technologies : notre présence consciente, notre réflexion, notre respiration, notre créativité… tout ceci est endormi face à ces images.

Nous sommes hypnotisés sans nous en rendre compte et le risque devient vital lorsque cela prend de plus en plus de temps dans notre quotidien.

Je dis effectivement qu’il s’agit d’un risque vital, car si nous ne prenons plus le temps de réellement nous ressourcer intérieurement, nous sommes alors dévitalisés : fatigués, blasés, plus envie de rien faire, à fleur de peau, agacés… Comme si le fait de ne plus stimuler notre enfant intérieur le laissait s’éloigner et que nous nous retrouvions dans un monde matérialiste et froid, où la magie et la chaleur des sentiments n’avaient plus leur place.

Notre état vibratoire s’abaisse alors, ce qui altère non seulement notre humeur mais aussi notre immunité, nous rendant alors plus sensibles au stress et aux maladies.

Il s’agit donc de retrouver une certaine discipline afin de garder un équilibre qui nous permet de toujours garder du temps pour faire fleurir la joie et l’amour en soi. Qu’il s’agisse d’un petit moment pour écouter sa respiration, faire un dessin, jouer, créer quelque chose, savourer la contemplation d’un paysage… Tout ceci demande à vivre sereinement le silence en soi : il n’y a rien à craindre car plus nous nous côtoyons, et plus nous reprenons conscience de notre plénitude. Notre corps est bien vivant et sa musique nous accompagne à chaque instant, quand notre esprit nous embarque dans de merveilleuses histoires et que notre âme nous permet de goûter à l’amour infini dans lequel nous baignons, à chaque instant. S’y reconnecter permet de ne plus jamais se sentir seul, car nous sommes le tout.

Retrouver sa part divine au temps des réseaux sociaux demande donc de toujours veiller sur cet équilibre afin d’alimenter notre vitalité, de rester conscient de notre corps et de la grâce qui émane de chaque chose, en prenant régulièrement le temps de faire un pas de côté vis-à-vis de la matérialité pour se reconnecter à sa spiritualité.