Le sentiment de solitude

Comment se retrouver ?

Le fait d’être seul physiquement n’est en rien synonyme du sentiment de solitude, qui peut s’éprouver aussi bien en étant seul.e qu’en présence de quelqu’un. Quand ce sentiment nous oppresse alors que nous sommes pourtant bien entouré.e, c’est bien souvent encore plus douloureux. Mais alors comment est-ce possible ? Je suis accompagné.e de personnes importantes pour moi, qui m’aiment, mais je me sens seul.e.

Cela paraît incompréhensible pour le mental qui enclenche alors un mécanisme bien connu et trop souvent utilisé : la culpabilité. Comment puis-je ressentir de la solitude alors que je devrais m’estimer chanceux.se ? Ça n’a pas de sens ! Et le risque est alors d’essayer de mettre son ressenti en sourdine : on le cache sous le tapis en se disant qu’on devrait avoir honte, qu’on n’a pas le droit de ressentir ça. Mais pourtant ce sentiment est bien là, et il prend de plus en plus de puissance au fil du temps. A force de ne pas être écouté, il crie de plus en plus fort, prend de plus en plus d’espace, et les autres paraissent alors de plus en plus loin, inaccessibles et pourtant si proches.

Et si le sentiment de solitude n’avait rien à voir avec une distance vis-à-vis des autres, mais plutôt vis-à-vis de soi-même ?

C’est comme si la négligence de ses propres besoins essentiels, le fait de mettre progressivement de côté ce qui nous nourrit affectivement et nous permet de nous épanouir, nous faisait mourir à petit feu. Ne pas prendre soin de son enfant intérieur, c’est le laisser seul, abandonné, tandis que la partie adulte en nous-même se met au devant de la scène en s’imaginant toute puissante. Mais nous ne sommes pas que des adultes, nous sommes nés d’abord enfants, avec des désirs, des rêves et des besoins propres. Et notre part adulte doit pouvoir puiser ses racines dans le cœur de cet enfant qui vit toujours à travers elle.

Le côté adulte nous permet de nous assumer et de vivre en étant responsables de nos actes. Le côté enfant représente cette joie qui nous envahie lorsque nous faisons des choses qui nous permettent de nous exprimer pleinement, quand notre cœur se sent libre de pouvoir être et créer à sa guise, en accord avec ses valeurs. D’où l’importance que ces deux parts de nous se nourrissent mutuellement, afin que nous puissions nous sentir épanoui.e.s., jusqu’au bout de nous-même.

Par conséquent, lorsque nous ressentons ce sentiment de solitude, arrêtons de chercher une cause à l’extérieur de nous et assumons notre responsabilité vis-à-vis de nous-même. Depuis combien de temps n’ai-je pas réellement écouté ce dont j’ai besoin ? J’évoque bien sûr ici un besoin profond, viscéral, non matériel, essentiel, comme par exemple : prendre soin de soi en conscience afin de se donner de l’amour, écouter son corps et le laisser s’exprimer à sa manière tout en se libérant des émotions accumulées, cultiver son imaginaire afin d’enrichir son monde interne et ses ressources…

Le sentiment de solitude vient acter ce déracinement vis-à-vis de notre âme, ce cœur d’enfant qui ne demande qu’à vibrer pleinement, dans la paix, la joie et l’émerveillement.

En prendre conscience peut-être douloureux car on peut avoir l’impression que l’on a perdu tout moyen de communication avec son être profond. Je ne sais pas ce que j’aime, je me sens vide… Et là encore le mental n’est pas forcément un bon collaborateur, plutôt que de vous sentir libre de chercher ce qui vous anime réellement, d’essayer de retrouver vos passions enfantines, le risque est d’entendre cette petite voix : tu ne vas quand même pas essayer de faire ça, t’es trop nul.le, tu n’y arriveras jamais !

Tout l’enjeu va donc être de faire fi de ces doutes qui ne vous poussent finalement qu’à l’inaction et à la stagnation dans cet état de mal-être.

Oui, vous allez oser essayer, et vous allez en être fier.e, car dès que vous aller effleurer du bout des doigts ce que votre âme a à dire dans ce monde, vous sentirez votre corps se redresser de lui-même, un sourire se dessinera sur vos lèvres et vos yeux vont pétiller et vous pousser à aller de l’avant et vivre pleinement.

Donc ce sentiment de solitude est précieux, il est important d’écouter son message : ne nous oublions pas, ne nous mettons pas de côté.

Ce n’est pas une question d’orgueil mais d’honnêteté vis-à-vis de soi-même. Nous nous devons simplement de rayonner qui nous sommes réellement, pour pouvoir profiter pleinement de la meilleure compagnie qui s’offre à soi : nous-même.

Et savoir que l’on pourra toujours compter sur soi, sur son univers intérieur riche et magique et sur son amour infini, c’est une bonne nouvelle, non ?

Une fois que l’on se sent aligné.e à soi-même, que nos actions sont alignées à nos valeurs et que par conséquent l’on se respecte et s’aime, le lien aux autres ne peut plus être un problème. Lorsque l’on se sent bien avec soi-même, on ne se sent plus seul.e, et donc on n’a plus besoin d’un autre, pour qu’il vienne combler un manque quelconque, au risque de le faire disparaître sous le poids de nos projections et de nos attentes. Car qui dit attentes, dit déceptions à venir. Mais déjà, nous recommençons à nous égarer dans cette scène de spectacle, où les différents personnages nous font oublier que nous écrivons notre propre histoire. Alors en scène !

Fermez les yeux, savourez votre propre présence et souriez : vous êtes riche de votre singularité et de votre créativité si particulière qui est prête à illuminer le monde.